De l'intuition première à l'oeuvre présentée,c'est toujours un peu l'histoire de l'art qui se répète.Du premier gamin sculptant son bâton de berger à Rodin,de Cro-Magnon à Picasso,un processus réitéré d'épurement de la matière brute,de sublimation,de symbolisation,de recherche esthétique.Jamais l'expression"d'art enraciné" n'aura mieux convenu qu'au travail de François Guily.
Artisan de coeur et artiste d'instinct,pétri de connaissances et de savoir-faire paysans depuis son enfance,il sait percevoir et tirer parti d'un vieux cerisier à l'abandon,d'une souche biscornue en quelque forêt du Trégor,des ramifications insolites d'une branche condamnée.Le tour de main et le labeur patient feront le reste,redoutables d'efficacité pratique,simples et solennels comme les travaux immémoriaux des champs et de l'atelier.Reste en fin d'empoignade car il faut bien un terme à l'exercice,la quintessence d'une matière régénérée,métamorphosée en oeuvre d'art,dotée d'un sens nouveau et d'une seconde identité.
Ainsi du Breton sempiternel,les deux pieds calés en terre et la tête dans le cosmos.Fanch ar c'hizeller.
Jean Taill-Bress.
Exposition Robien.2 001. |
Expo Robien 2 011. |